Helene Zuili - BizNetBlog

Réflexions & news sur le biz du net. Webmarketing, NTIC & Univers Virtuels, internet immersif, pratiques collaboratives, personal branding.

Qui suis-je....

Auteur-réalisatrice multimédia. Entrepreneur passionnée de l'être humain et des nouvelles technologies et médias, des interactions, des interfaces et de la convergence.. Fondatrice de MakeMyWorlds, spécialiste de l'internet immersif et des univers virtuels. Consultante, enseignante, speaker @ BizNetFormations.

Ce que je propose...

Conseil et veille technologique cross médias. Formations individuelles et collectives. Coaching et accompagnement à l'utilisation des nouvelles technologies en environnement professionnel. Integration de pratiques collaboratives en univers virtuels. Gestion de projet Second Life & Second Life Entreprise.

Pourquoi les entreprises doivent-elle adopter dès maintenant l’internet immersif ?

Le terme « Immersive Internet » sera-t-il amené à remplacer celui d’univers virtuels dans les mois qui viennent ?

Tout comme le terme 2.0 a donné un certain glamour au pauvre web des chercheurs et universitaires, et le terme « serious games » a rendu plus fréquentable l’univers du jeu vidéo par les anti-joueurs, l’internet immersif deviendra-t-il un nouveau "buzz word", et ouvrera-t-il une nouvelle ère où le surf façon 3D temps réel deviendra hype et sexy ? Un temps où les doux dingues et rêveurs qui hantent les plateformes immersives dans la peau d’avatars de toutes formes pourront se vanter d’avoir été les premiers et regretteront le temps d’avant où le monde avait la saveur du jardin d’Eden… le temps d’avant les « marchands »…

A la vitesse où les nouvelles technologies évoluent et convergent, le changement est imminent, même si il faudra encore deux ou trois ans pour « sauter le gouffre », expression de Geoffrey Moore (Crossing the Chasm), qui sépare l’adoption d’une technologie d’utilisateurs précoces (early adopters) à une adoption plus massive (early majority).


De la même façon qu’il nous est de plus en plus difficile d’imaginer travailler sans internet, il en sera de même d’ici cinq petites années pour l’internet immersif. Nous étudierons et nous formerons dans des campus virtuels où l’immersion et la simulation offriront des avantages inimaginables pour la compréhension de situations ou d’applications familières ou professionnelles.

Nous effectuerons une partie de notre travail en environnement 3D où nous pourrons communiquer, collaborer avec des collègues établis dans le monde entier, travailler à la production de prototypes, visualiser des données complexes, interviewer et recruter des candidats. Nos avatars seront de plus en plus élaborés, richement profilés et implémentés de fonctionnalités nous permettant d’interagir les uns avec les autres, et de partager informations, données, objets virtuels et sociaux d’une façon qui deviendra de plus en plus réelle. Et de la même façon qu’internet nous a changé, modifiant profondément nos perceptions de temps et de lieux, l’internet immersif changera notre perception même du travail, et des relations, y rajoutant une dimension beaucoup plus intense d’engagement émotionnel, jusqu’à oublier totalement que nous ne sommes séparés que par un écran - d’ailleurs de plus en plus mince.


Alors, quelles raisons pourraient pousser une entreprise à intégrer dès aujourd’hui l’internet immersif dans sa stratégie de développement et quels sont les champs d’application où elle peut investir cette nouvelle technologie en misant sur un retour sur investissement mesurable ?

La société d’étude ThinkBalm vient de publier une étude qui fait le point sur la création de valeur ajoutée (business value) de l’internet immersif dans les pratiques professionnelles de sociétés aussi diverses que IBM, Microsoft, BP, United Space Alliance, Prefered Family HealthCare, La ville de Lasalle (Illinois), Michelin ou encore Kelly Services .


Cette étude conduite de façon rigoureuse met en perspective les bénéfices retirés par les différentes organisations, tant du point de vue économique que du point de vue humain. Réduire les dépenses tout en augmentant le niveau d’engagement est d’un point de vue général l’avantage que ces entreprises en retirent. Les utilisations actuelles portent essentiellement sur les processus d’éducation, de formation, de réunions et conférences.
Mais les entreprises les plus avancées envisagent dès à présent l’utilisation des univers virtuels comme outils collaboratifs pour la visualisation de données en 3D, le design collaboratif et de prototypes, la répétition de situations commerciales, ou encore le management des ressources humaines.


Cette étude est d’ailleurs extrêmement bien présentée en 3D dans Second Life, et surement plus didactique que le pdf !



L’étude pointe la qualité des échanges dans les réunions en immersion, considérée comme largement supérieure aux techniques de vidéo-conférences ou autres formes de téléprésence. Ces échanges interactifs en immersion se rapprochent davantage des entretiens en face à face. Ma propre expérience et les études que j’ai menées sur ce sujet (Coaching et nouvelles technologies) vont dans ce sens. La question du non verbal et du paraverbal résonne différemment dans un univers virtuel, entraînant la création et la formalisation d’une autre langue s’appuyant sur d’autres énoncés, d’autres codes que les parties apprennent à décrypter.

Les résultats sont pertinents et supérieurs à toute autre forme d’échange à distance. La différence : l’interaction dans le même espace physique virtuel est du même ordre émotionnel que l’interaction en face à face.

L’autre avantage que je vois dans l’utilisation des cette technologie est sans conteste, l’adhésion de l’entreprise à une véritable politique de développement durable, réduisant de ce fait son empreinte carbone mais pouvant aussi fortement contribuer à améliorer la qualité de vie des acteurs internes et externes liés au fonctionnement de l’entreprise. En diminuant le nombre de déplacements, automobiles, trains, avions, via la virtualisation des échanges (pas tous bien sur !), l’entreprise s’inscrit dans le cadre d’une économie verte luttant ainsi contre le changement climatique et pouvant se flatter de la création d'emplois de qualité.




Définir une stratégie claire pour les 3 ans qui viennent.

Dès aujourd’hui, les entreprises peuvent donc entreprendre dans les univers immersifs. Elles doivent le faire avec la pleine conscience de ce gouffre qui sépare encore les utilisateurs précoces des utilisateurs de masse. Elles peuvent le faire en se gardant de toute sur-estimation des objectifs, et de toute sous-estimation des coûts et des obstacles. En commençant dès maintenant, armées d’une vision claire et d’une stratégie à court et moyen terme, et accompagnées de vrais professionnels, les entreprises peuvent espérer tirer de leur investissement, une expérience unique, et des bénéfices visibles rapidement.



Il ne s’agit pas comme dans les années 2006/2007 de ne vouloir tirer profit de leur utilisation que pour créer du buzz pour accompagner une campagne de relations médias. La stratégie implique au préalable, d’avoir précisément défini la mission que l’on affecte à l’utilisation de l’internet immersif et les cibles que l’on vise. Il s’agit de résoudre une problématique d’entreprise : commerciale, communication, innovation, ressources humaines etc.

Et si l’on y réfléchit bien, il n’y a rien de nouveau dans cette façon de poser le problème. Pour les entrepreneurs,les responsables, les « marketeurs », ou les communicateurs rigoureux que nous sommes, il ne s’agit ici que de l’intégration d’une nouvelle technologie dans notre quotidien professionnel. Tout comme l’email, l’intranet, l’internet, les médias sociaux, et les autres outils collaboratifs adoptés par l’entreprise ces dix dernières années, l’internet immersif prendra sa place et changera profondément nos façons de travailler et de collaborer. Issu des techniques du jeu vidéo, il demandera des compétences et une intégration différentes. Mais au final, le rendez-vous sera concluant pour ceux qui auront su marier transversalité, expérience et innovation, et accompagner les changements qui en découlent. Il le sera encore davantage pour ceux qui auront su anticiper et démarrer l'aventure avant la vague...


Hélène Zuili est co-fondatrice de makemyworlds, société européenne spécialisée sur le développement des entreprises dans les univers virtuels. Elle est accréditée Linden Lab Solution Provider pour Second Life. Elle peut être jointe à helenezuili(at)gmail.com




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2 commentaires:

  1. Ange Zanetti a dit…
     

    Effectivement il est important de rappeler que les univers virtuels ne sont pas une technologie "futuriste" où, dans une optique prospective, les entreprises peuvent esperer faire un ROI.

    Au contraire, il est tout à fait possible d'intégrer l'internet immersif des maintenant dans leur politique de formation interne, de relation client, de e-commerce etc ...

    De exemples de structures françaises comme le Crédit Agricole, plusieurs universités ou petits e-commerçants le prouve !

  2. zanskar a dit…
     

    Article très intéressant, j'en parle dans mon blog (reves.voyages.free.fr)

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