Helene Zuili - BizNetBlog

Réflexions & news sur le biz du net. Webmarketing, NTIC & Univers Virtuels, internet immersif, pratiques collaboratives, personal branding.

Qui suis-je....

Auteur-réalisatrice multimédia. Entrepreneur passionnée de l'être humain et des nouvelles technologies et médias, des interactions, des interfaces et de la convergence.. Fondatrice de MakeMyWorlds, spécialiste de l'internet immersif et des univers virtuels. Consultante, enseignante, speaker @ BizNetFormations.

Ce que je propose...

Conseil et veille technologique cross médias. Formations individuelles et collectives. Coaching et accompagnement à l'utilisation des nouvelles technologies en environnement professionnel. Integration de pratiques collaboratives en univers virtuels. Gestion de projet Second Life & Second Life Entreprise.

Second Life : Engage me again !

La réduction de 30% de son effectif annoncée par Linden Lab la semaine dernière a fait l'effet d'une bombe dans le petit monde professionnel de Second Life et dans la toute jeune industrie des environnements virtuels.
Reprise par la plupart des grands médias et des blogs et, comme toujours, interprétée comme un nouveau signe de l'agonie de la société et du glas d'une époque, cette information mérite d'être analysée plus en détail, à différents niveaux.

Restructurer et réduire les effectifs sont des pratiques assez communes dans le monde des entreprises. Ce que la presse ne mentionne pas, c'est que sous l'influence de Mark Kingdon, Linden Lab avait grossi son effectif dans les 2 dernières années pour stabiliser sa plateforme, professionnaliser son concept et achever ainsi un cycle de développement.

Outre une plateforme plus rapide et plus performante, localisée en plus de 10 langues, un navigateur plus simple (mais toujours pas assez) doté des fonctionnalités qui lui permet de partager tous types de médias (dont html et flash), Linden Lab dispose aujourd'hui de sites web ciblés, autonomes, efficaces et fonctionnels, intégrés à l'expérience utilisateur, et plus spécifiquement d'une véritable plateforme de e-commerce rebrandée XStreetSL.

D'autre part, Linden Lab est sur le point de terminer l’installation de sa nouvelle grille (construite à partir d’Havok 7, moteur physique qui gère notamment les interactions entre les avatars et les objets), et une nouvelle version de son navigateur permettra sous peu l'importation de mesh 3D, et la possibilité de nommer son avatar de la façon dont on souhaite. Cette évolution ouvre Second Life aux acteurs de la 3D classique et l'aligne avec ce qui se pratique dans l'ensemble des réseaux sociaux en matière d'identité numérique. L'achat récent de Avatar United laisse entrevoir une extension de la présence de la marque sur un réseau social online à la Facebook, couvrant ainsi l'ensemble des MMO pour fédérer les joueurs à travers leur passion commune.


Le Second Life de 2010 n'a donc plus grand-chose à voir avec ce qu'il était en 2006/2007, au plus fort de la vague médiatique. Et la stratégie de l’entreprise reste résolument tournée vers les « consommateurs », les créateurs et plus généralement l’écosystème de la plateforme. Lire la suite ...

Ce cycle, commencé il y 2 ans, s’achève dans un monde réel où l’industrie des univers virtuels s’est transformée, ouvrant la voie à diverses solutions concurrentes open-source et à d’autres alternatives propriétaires, où les utilisateurs, joueurs ou non, se sont multipliés...

Avec cette restructuration, Linden Lab entérine ce qui fait ses profits : la location de ses serveurs, le commerce de biens virtuels, le change de sa devise. Et même si M. Kingdon ne dit rien de SL Entreprise, il est clair que le départ d’une grande partie de l’équipe affectée à son développement laisse entendre que le projet Entreprise ne sera pas poursuivi dans sa forme actuelle. Pas assez rentable ? Certes, la vente d’une trentaine de solutions ne satisfait pas aux exigences de ROI, mais comment M. Kingdon pouvait-il espérer que cette solution se vendrait simplement en quelques semaines, avec un ticket d’entrée, autour de 80KE, et la mobilisation d’une chaine de décision entreprise souvent hostile à l’innovation.

Erreur stratégique ou erreur de timing. Linden Lab propose de livrer ses serveurs derrière le pare-feu des entreprises quand les entreprises réfléchissent de plus en plus à dématérialiser leur infrastructure… Et pourtant la solution Entreprise est intéressante… mais elle nécessite de la part de Linden Lab, un véritable support qui ne peut s’amortir que dans le cas où les entreprises adoptent plus massivement la solution… Donc, faisons preuve d’optimisme, et espérons que la béta de Second Life Enterprise fera place à une nouvelle génération de solutions compétitive et attractive… ou que Linden Lab sera capable d’évoluer rapidement sur les projets en cours… car projets en cours, il y a, ce que semble nous dire le Kingdon dans son communiqué de presse. « It will also enable us to invest in bringing 3D to the web and will strengthen our profitability… »

Car ici réside l’une des clefs pour une adoption mainstream de l’internet immersif : la simplification des conditions d’accès, pouvoir accéder à la 3D sur un simple clic. Le navigateur (viewer 2.0) Second Life a fait quelques progrès mais l’accès à la plateforme reste compliqué et pour les entreprises, le protocole UDP, l’installation de l’application et l’exigence d’une configuration utilisateur évoluée constitue souvent un show-stopper dans le processus d’adoption de la technologie.

Linden Lab semble donc tout miser aujourd’hui sur une simplification radicale de l’accès à Second Life, et assure qu’elle restructure pour accélérer ce processus. De quelle façon, là est la question…

Nous ne verrons donc pas un Second Life genre Habbo ou FarmVille… c’est à dire un Second Life en 2D ou 2D1/2, et c’est tant mieux, car cette vision est à l’opposé de ce qu’est fondamentalement un environnement virtuel en 3D temps réel. 


Linden Lab le confirme à James Wagner : « We're Developing a Second Life Viewer Accessible FROM the Web (Not a Second Life ON the Web) » Ce que Wagner interprète comme possiblement un navigateur qui fonctionne sur WebGL, une spécification d'affichage 3D pour les navigateurs web et potentiellement diffusable sur l’ensemble des terminaux cités par Mark Kingdon (web, iPhone, iPad…)

Autre possibilité une technologie de type Cloud. Il y a quelques mois, le VP responsable des plateformes annonçait que Linden Lab avait procédé à plusieurs essais de cette nature, c’est à dire un "server-side rendering' projeté en streaming sur des clients non équipés pour exécuter de la full 3D".

La technologie évolue rapidement, et la concurrence accélére le mouvement, Linden Lab doit donc se doter des moyens maximales pour proposer une solution innovante et qualitative. Ce qui pourrait expliquer aussi cette restructuration.

En fait si l’on y regarde de plus près, il n’y pas vraiment de problème Second Life mais tout au plus des erreurs d’appréciation, de communication, et beaucoup de préjugés. Il y a toujours eu quelque chose de freudien dans le comportement des journalistes quand ils parlent de Second Life, une sorte de relation amour-haine assez incompréhensible, mais que l’on retrouve assez souvent quand il s’agit d’innovation visionnaire (cf Apple et bien d’autres). Question de préférences cérébrales, de formes d’intelligence, d’ouverture…

Car quelle autre technologie aujourd’hui peut offrir la possibilité de rencontrer et partager des expériences en temps réel avec plus de 6 personnes, dans un riche environnement 3D ? Facebook ? Linkedin ? Twitter ? La comparaison est sans équivalent et peu pertinente, et ceux qui l’utilisent ne savent pas vraiment de quoi ils parlent…

Quelle autre technologie peut permettre de créer un cadre aussi proche de la réalité pour la formation, l’enseignement en ligne et la collaboration? (800 universités sont présentes aujourd’hui dans les univers virtuels)

Oui, les environnements virtuels font peur, parce qu’ils offrent une réalité en puissance et que cette réalité est dérangeante. Oui, les environnements virtuels représentent certainement une technologie de transition à de nouvelles pratiques que la réalité virtuelle devrait pouvoir offrir dans les prochaines décennies.

Restructuration ou pas, Second Life peut continuer à vivre au travers sa communauté, moins vibrante qu’auparavant certes, car souvent déstabilisée par les changements « politiques » (éloignement de Rosedale, augmentation des terrains, disparition des jeux, séparation du continent adulte, robots…), mais toujours riche de ses milliers de créateurs et d’innovateurs. Et il est imaginable qu’en affichant des profits records après cette restructuration, la société soit parée de tous les attraits pour une vente ou une ouverture de capital. A ses résidents aussi, peut-être….







Bookmark and Share
Enhanced by Zemanta

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire



 

Mes images

www.flickr.com
Helene Zuili éléments Aller à la galerie de Helene Zuili